Emel Mathlouthi le 27 janvier 2018 à la Filature
C’est en pleine Révolution de Jasmin, lors d’une manifestation en 2011, que cette jeune tunisienne entonne Kelmti Horra (Ma parole est libre). Une vidéo de cette chanson, immédiatement relayée par les réseaux sociaux, en fera alors l’hymne du Printemps arabe. Après un premier album, elle participe aux côtés d’Élise Caron et Jeanne Cherhal à un concert de chant de femmes à Téhéran qui fera l’objet du film d’Ayat Najafi No Land’s song. La projection a eu lieu en entrée libre le samedi 27 janvier à 18h à La Filature.
Invitée à interpréter son hymne lors de la cérémonie de remise du prix Nobel de la paix en 2015, Emel Mathlouthi est dès lors adoubée par la presse internationale. Son nouvel album Ensen (Humain), enregistré en 2017 en partie par le producteur de Björk et Sigur Rós, mixe sonorités électroniques et instruments traditionnels, tout en échappant au cliché du mélange des genres. Dans un monde écrasé par l’anglicisme, chanter en arabe est pour elle une revendication en soi, qui impose cette libertaire et féministe comme une des figures de l’avant-garde de la musique arabe.